L'Outremont aux 2 visages
Outremont, cette charmante bourgade située de l'autre côté de la Montagne à Montréal est considérée comme le quartier chic francophone de l'île de Montréal avec ses magasins chics, le meilleur glacier de toute l'ile de Montréal (que dis-je du monde !!!), ses restaurants chics et branchés, ses belles rues, ses jolis parcs, ses jolies panneaux, ses jolies maisons dans lesquelles je rêverais de vivre (mais j'hésite encore entre les maisons d'Outremont et celles de Westmount qui est le quartier chic anglophone, faut juste que je gagne au loto pour me décider... Ah oui, et puis, il faut aussi que je joue au loto pour pouvoir y gagner)...
Outremont : réellement francophone ? Si on reste se promener su l'avenue Bernard, on pourrait le croire. Rendons-nous dans les ruelles à l'écart des avenues bruyantes de ce 21ème siècle pour découvrir l'autre visage d'Outremont : un visage plus anglophone...où les habitants font semblant de ne pas comprendre le français alors qu'ils le comprennent très bien et surtout qui ne veulent faire aucun effort pour le parler. Mais tel est le lot des 3/4 des anglophones de Montréal. Ainsi donc à Outremont se trouve une communauté extrêmement discrète qui essaie de fuire le tumulte des vies dépravés des "Autres" (non, je ne parle pas des "Autres" de Lost. Je parle des "Autres" pour cette communauté, c'est-à-dire de Nous).
Cette communauté est celle des Juifs orthodoxes Hassidiques. Ils sont originaires d'Europe de l'Est. Ils vivent reclus sur eux-mêmes. Ils évitent au maximum le contact avec les Autres, même si on leur dit bonjour dans la rue, ils ne répondent pas à notre bonjour sympathique. Je n'avais jamais croisé cette communauté avant l'été 97, date à laquelle j'ai déboulé à Outremont pour le boulot et ce fût un petit "choc" je dois bien l'avouer. Il faut dire que lorsqu'on les voit, on a l'impression de revenir des décennies en arrière par leur style vestimentaire à 1ère vue. Lorsqu'on essaie d'en découvrir un peu plus sur eux à travers des documentaires, il faut bien avouer que leur mode de vie peut également donner l'impression de revenir des décennies en arrière : les femmes à la maison qui élèvent la ribambelle d'enfants, ces mêmes femmes qui ont dû se couper les cheveux très courts pour porter une perruque plutôt laide (car les cheveux sont un symbole de sensualité et il ne faut surtout pas qu'elles attirent les regards lorsqu'elles sortent de chez elles), les hommes avec leurs costumes noirs et leurs chapeaux noirs et leurs "yoyos" (désolé pour le terme mais je ne connais le terme exacte pour décrire ces mèches de cheveux qu'ils laissent pousser et qui me font penser à des yoyos)...
La vie de cette communauté est rythmée par les 613 lois prescrites par le judaïsme et les traditions religieuses propres aux Hassidim. Bien évidemment, on ne peut pas les prendre en photos : ces photos sont donc des photos "volées". C'est quand même super pratique le numérique car tu peux faire croire de que tu regarde tes photos alors qu'en réalité tu prends des photos...
On ne connait que peu de choses de la vie réelle de ces familles, pourtant une de ces mères de familles Malka Zipora a publié un recueil de plusieurs nouvelles retraçant la vie de ces familles de l'intérieur dans "Lekhaim !". J'espère que ce livre sera publié en France car je serai très curieuse de découvrir ce qui se passe chez ces personnes que j'ai cotoyé quotidiennement sans pouvoir les connaître.